Bien’ici Pro / Actus Pro / Immobilier : les États-Unis et le Canada à la loupe
Alors qu'en 2021, le marché américain était marqué par des taux d'intérêt historiquement bas et une flambée des prix (+18,8 % en moyenne, selon CoreLogic Case-Shiller), la tendance a nettement évolué.
Aux États-Unis, le marché est devenu plus complexe en 2024. La hausse des taux hypothécaires a freiné l'activité. Le stock de logements disponibles est resté faible, ce qui a maintenu les prix sous pression, même si la croissance a ralenti par rapport aux hausses explosives de 2021. La Floride, notamment des villes comme Miami et Tampa, reste un marché dynamique, portée par une forte attractivité économique et migratoire, bien que les prix continuent d'augmenter modérément. De nouvelles tendances émergent, avec des marchés comme Buffalo, Cincinnati et Columbus (Ohio) grâce à l'emploi et à des valeurs immobilières plus stables.
Les prix moyens au m² varient selon les zones. Pour un appartement en centre-ville à New York, il faut compter 15 000 dollars/m², 8 000 dollars/m² à Miami et seulement 3 150 dollars/m² à Chicago. L’acquisition d’une maison à Los Angeles se fait pour environ 9 000 dollars du m² et 6 200 dollars/m² à Seattle (Sources : USA immobilier, Properstar FR).
Au Canada, la pénurie de biens et les prix élevés persistent, amplifiés par une forte demande et un manque de nouvelles constructions, comme mentionné dans le texte initial. L’interdiction d’achat de logements par des étrangers a été prolongé de deux ans par le gouvernement, dans le but de freiner la spéculation. Les acheteurs font face à un marché sous forte tension, avec des incitations gouvernementales (comme l'augmentation de la limite de retrait du Régime d'accession à la propriété (RAP) de 35 000 à 60 000 à partir du budget fédéral 2024) visant à aider les primo-accédants.
En ce qui concernent les prix moyens des maisons au Canada, il faut débourser 1 250 000 dollars en moyenne pour une maison à Vancouver, 630 000 dollars à Montréal et presque 700 000 dollars à Ottawa (sources : CartoVista, Nesto.ca et WOWA.ca).
Aux États-Unis, 89 % des transactions sont gérées par un agent immobilier. Pour pouvoir exercer, celui-ci doit obtenir un diplôme, la "Real Estate Licence" et devient ainsi "Real Estate Agent". Par la suite, il peut passer une formation complémentaire pour devenir "Real Estate Broker". Il s’agit d’un niveau un peu plus expert qui, par ailleurs, offre la possibilité d’ouvrir sa propre agence immobilière. Il est alors affilié à l’équivalent de la FNAIM en France et, à ce titre, doit respecter un ensemble de règles professionnelles. Concernant la mise en avant des biens, tous les agents immobiliers du pays passent par une plateforme dédiée : le Multi Listing Service (MLS).
Pour l’acquéreur, une fois le bien immobilier trouvé et l’offre acceptée par le vendeur, la suite de processus est assurée par une "Title Company" dirigée par un avocat spécialisé en immobilier. Ce dernier joue le même rôle que le notaire en France. Il rédige le contrat de vente mais également le justificatif de propriété et une assurance contre toute dette qui serait préalable à la vente. Entre l’offre et la signature de l’acte authentique, l’acquéreur peut, s’il le souhaite, demander l’inspection du bien par un professionnel du bâtiment pour s’assurer que la maison ou l’appartement n’a aucun défaut. En cas de problèmes ou de réparations à effectuer, l’agent immobilier peut alors renégocier le prix de vente.
On notera qu’aux États-Unis, la plupart des frais sont à la charge du vendeur. C’est le cas des honoraires de l’agent immobilier qui s’élèvent généralement à 6 % de la valeur du bien. Depuis une proposition de règlement historique de la National Association of Realtors (NAR) en mars 2024, il sera interdit d'inclure des offres générales de compensation aux agents acheteurs sur le MLS. Ce changement force désormais les acheteurs à négocier et à payer directement la commission de leur propre agent, ce qui pourrait potentiellement entraîner une baisse des prix de vente nets et une plus grande flexibilité pour les vendeurs.
Au Canada, une acquisition peut se faire grâce aux services d’un agent immobilier ou bien entre particuliers. La profession y est encadrée, les agents immobiliers sont formés et doivent disposer d’une licence pour pouvoir exercer. Quel que soit le choix de l’acquéreur, la première étape indispensable avant d’entamer une recherche immobilière active et de débuter les visites est d’obtenir la pré-approbation d'un établissement financier. Il s’agit d’un document qui atteste la capacité d’emprunt maximale. Sans ce précieux sésame, point de salut ! Par la suite, comme aux États-Unis, il existe une plateforme qui recense tous les biens à la vente : centris.ca. Et comme aux États-Unis, une fois le bien trouvé et l’offre acceptée, l’acquéreur mandate un professionnel pour réaliser une inspection pré-achat. C’est une étape importante pour vérifier l’état précis du bien. Elle peut parfois engendrer quelques négociations en cas de soucis ou de travaux à prévoir.
Entre l’offre et la signature de l’acte authentique, le délai est plus court qu’en France : environ un mois. Il revient à un avocat (à un notaire au Québec) de rédiger l’acte de vente et d'inscrire la propriété au registre foncier. Les frais inhérents, appelés "taxe de bienvenue" dépendent de la valeur du bien vendu et des réglementations en vigueur dans chaque province (entre 0,5 % et 1,5 % au Québec et entre 0,5 % et 2,5 % à Montréal, par exemple). Ces frais sont essentiellement à la charge de l’acquéreur.
Les honoraires de l’agent immobilier – compris entre 3 % et 7 % du prix du bien – sont, quant à eux, à la charge du vendeur.