L’Etat lance deux cartes de France des loyers

Un outil innovant à destination des collectivités, des professionnels de l’immobilier, des bailleurs et des locataires pour un calcul des loyers au plus près du marché. Bien’ici vous en explique le fonctionnement.

Dans les grandes métropoles, les loyers pratiqués étaient déjà accessibles grâce au réseau des Observatoires Locaux des Loyers (OLL) qui, chaque année, publie des informations précises sur les loyers dans une cinquantaine d’agglomérations françaises. Sur ces territoires, considérés comme des zones tendues en matière de logements locatifs, l’enjeu était important pour la mise en place de politiques de l’habitat pertinentes et efficaces. Mais les données concernant les zones rurales étaient jusque là tout à fait partielles.

Pour y remédier, le gouvernement a donc développé un outil plus complet qui donne à voir les loyers pratiqués sur l’ensemble du territoire français, aussi bien pour les maisons que les appartements. Pour ce projet, initié en 2018, le ministère du Logement s’est appuyé sur l’expertise d’une équipe de recherche en économie d’Agrosup Dijon et de l’INRAE. Une base de données a également été constituée à partir de plusieurs millions d’annonces de locations publiées sur internet.

Comme l’explique Basile Pfeiffer, un des créateurs de ce nouvel outil numérique, l’objectif est de "disposer d'indicateurs de loyer pour toutes les communes de France, utilisables par tous". L’idée maîtresse est d’insuffler de la transparence sur le marché locatif qui est souvent l’objet de critiques quant aux grandes disparités des loyers qui le caractérise dans certaines communes.

Pour les utilisateurs, la navigation sur ces cartes de France interactives est simple : il suffit de zoomer et de cliquer sur la commune de votre choix. Vous découvrirez alors le loyer au mètre carré charges comprises pour des biens types, à savoir des appartements de 49 m² et des maisons de 92 m².

Un système de couleurs, allant du jaune au bordeaux, permet également de visualiser facilement les zones où les loyers sont les plus faibles ou les plus élevés. Les données de 34 968 communes sont désormais accessibles. Ce qui comprend tout l’Hexagone et les départements d’Outre-Mer, à l’exception de Mayotte.

Si cet outil n’apporte pas de grandes révélations concernant les grandes villes françaises, il fournit les données des zones rurales et non tendues qui, jusqu’alors, n’étaient pas complètes ni à portée de main. Ces cartes restent malgré tout perfectibles. Première critique : les données sont basées sur des biens mis en location au 3ème trimestre 2018 et ne seront mises à jour par l’Agence Nationale pour l’Information sur le Logement (ANIL) que tous les deux ans. Une problématique non négligeable face à un marché locatif où les prix ne cessent d’évoluer.

Deuxième critique : un certain nombre de communes ne disposent pas de données directes. La solution adoptée pour y palier a été d’extrapoler à partir de communes semblables, ce qui peut rendre les résultats peu précis. Enfin, dernière critique : les cartes ne font pas le distinguo entre logements neufs et anciens ni entre les biens meublés et vides. Au stade "expérimental", comme le soulignait l’ingénieur Basile Pfeiffer, cet outil verra sans doute sa méthodologie évoluer pour, dans l’avenir, gagner en précision et en réactivité.

N’hésitez pas à consulter ces deux cartes de France des loyers et à en parler à vos clients bailleurs !