Bien’ici Pro / Actus Pro / Qu’est-ce qu’un PLU bioclimatique ?
À quoi selon vous devrait ressembler votre ville dans dix ans ? La mairie de Paris a posé la question aux citoyens, aux parties prenantes et aux institutionnels de l’habitat et de l’urbanisme, afin qu’ils puissent contribuer à éclairer l’avenir de la ville lumière. Plus de 1 000 contributions ont été formulées par la société civile entre septembre et octobre 2020 et environ 3 400 personnes ont participé à cette consultation citoyenne organisée autour des enjeux phares de la capitale ; l’écologie urbaine, les mobilités douces et la densité du bâti. Trente propositions pour une ville plus inclusive, propre et verte sont nées de ce temps d’échanges et de réflexions. Les édiles parisiens se sont engagés à prendre en compte l'intégralité des suggestions.
L’habitat a été l’un des thèmes les plus débattus au sein de ces instances participatives. Il en ressort un assez large consensus en faveur de la végétalisation de la ville et des immeubles, la préservation du patrimoine culturel et historique, la conservation de l'habitat ancien, la prise en compte dans les programmes neufs ou en réhabilitation de plus de mixité urbaine, sociale et fonctionnelle (locaux partagés, habitat social et privé, résidences étudiantes, habitat temporaire, entreprises, crèches, écoles, bibliothèques…) ou encore la transformation en logements de certaines surfaces de bureaux, à l’heure ou le télétravail a le vent en poupe. Par ailleurs, l’utilisation de matériaux éco-responsables dans l’infrastructure urbaine est plébiscitée.
La Mairie de Paris a d’ores-et-déjà soulignée de son côté que la réhabilitation des bâtiments doit devenir la règle et la destruction-reconstruction l’exception. Elle argue que l’empreinte environnementale d’un chantier est infiniment moins grande quand on réhabilite, en utilisant des matériaux biosourcés comme la pierre, le bois ou la terre.
Dédensifier la capitale fait également partie des plans de l’équipe municipale conduite par Anne Hidalgo. Mais transformer en espaces verts du foncier potentiel est coûteux. De nouveaux mécanismes de compensation pourraient donc voir le jour, complétant le dispositif actuel de création de toits végétalisés pour compenser l'artificialisation des sols. Une réflexion est conduite autour d’un principe de certificats CO2 accordés aux projets urbains vertueux sur le plan environnemental (développement d’énergies nouvelles, réhabilitation des bâtiments). Des incitations financières à la création de logement, aujourd’hui moins rentable que la construction de bureaux, sont également à l’étude.
Toutes ces évolutions à venir prendront de toute façon du temps avant d’être finalisés et adoptés. La Mairie de Paris vise une mise en œuvre de son PLU bioclimatique à horizon fin 2023 / début 2024. Mais l’initiative pourrait donner des idées aux maires de Bordeaux, Strasbourg, Lyon, Tours ou Poitiers, métropoles passées au "vert" aux dernières élections municipales. Une affaire à suivre.