Bien’ici Pro / Actus Pro / Professionnels de l'immobilier : les changements qui vous attendent pour 2026
L’exercice 2025 se clôture sur une note d’optimisme prudent. Si le marché retrouve des couleurs, particulièrement sur le segment rural, l’année 2026 s’annonce comme celle de pivots réglementaires et fiscaux majeurs que chaque professionnel doit intégrer dès aujourd’hui.
Financement et transaction : une fenêtre de tir se dessine
La stabilisation des taux d'intérêt devient une réalité tangible. Avec des moyennes s'établissant en décembre 2025 à 3,19 % sur 20 ans et 3,20 % sur 25 ans, le pouvoir d'achat immobilier des ménages se stabilise.
À noter : L'élargissement du PTZ (hausse des plafonds de ressources et ouverture au BRS successif) constitue un levier de vente supplémentaire pour vos stocks de neuf et de VEFA.
Attention, l'exonération liée à la durée de détention sur les résidences secondaires est remplacée par un coefficient d'érosion monétaire. Un changement de paradigme qui nécessite de recalculer les net-vendeurs en fonction de l'inflation.
Gestion locative : revalorisation des honoraires et nouveau statut
Dès le 1er janvier 2026, les plafonds d'honoraires de location (loi Alur) sont indexés sur l'IRL. Voici vos nouveaux seuils de facturation :
- Zone très tendue : 12,10 €/m²
- Zone tendue : 10,09 €/m²
- Zone non tendue : 8,07 €/m²
- État des lieux : 3,03 €/m² (tarif unique)
Par ailleurs, l'arrivée du Statut du Bailleur Privé offre un argument de poids pour capter de nouveaux mandats de gestion. Le mécanisme d'amortissement fiscal sur 12 ans (neuf, VEFA et ancien avec 20 % de travaux de rénovation) marque le retour d'une fiscalité incitative pour l'investissement locatif de longue durée.
Rénovation énergétique : 850 000 logements "sauvés" par le DPE
Le changement du coefficient de conversion de l'électricité (de 2,3 à 1,9) est une victoire pour le parc électrique. L'impact est direct car environ 850 000 biens vont sortir du statut de passoire thermique sans travaux lourds. Un argument de vente immédiat pour vos mandats classés E ou F.
Le dispositif MaPrimeRénov' 2026 devrait s'élargir à nouveau aux revenus intermédiaires et supérieurs. Le retour du financement des "parcours accompagnés" pour les classes C et D offre de nouvelles opportunités de valorisation d'actifs pour vos clients bailleurs.
Locations touristiques : vers une gestion "au réel" obligatoire
Le vent tourne pour le micro-BIC. Les meublés de tourisme non classés dépassant 15 000 € de recettes basculent au régime réel. Cette complexification comptable (bilan, compte de résultat) va pousser de nombreux propriétaires "amateurs" à déléguer leur gestion à des professionnels ou à arbitrer leurs actifs vers la location longue durée, plus avantageuse sous le nouveau statut de bailleur privé.
Transparence salariale : une révolution dans le recrutement
Pour les agences immobilières et les cabinets de gestion, souvent en quête de nouveaux talents, la Directive européenne change la donne. Il sera désormais interdit de mentionner dans les annonces d'emploi "rémunération selon profil". Il faudra indiquer une fourchette de rémunération basée sur des critères objectifs.
Par ailleurs, tout salarié pourra exiger de connaître les niveaux de rémunération moyens, ventilés par sexe, pour des postes équivalents. Pour les structures de plus de 100 salariés, la communication des écarts de rémunération devient obligatoire.
Entretiens de parcours professionnel et Emploi des seniors : cap sur la fidélisation
Depuis octobre 2025, les entretiens de parcours professionnels doivent désormais avoir lieu dès la première année d'embauche (et non au bout de 2 ans), puis tous les 4 ans (tous les 2 ans autrefois). Un bilan de parcours professionnel est également à réaliser tous les 8 ans (au lieu de 6 auparavant).
Ces entretiens doivent également avoir lieu à l'issue de longues périodes d'interruption de travail, si aucun entretien n'a eu lieu dans les 12 mois précédant la reprise.
Les entreprises de plus de 300 salariés et les branches professionnelles doivent négocier spécifiquement sur l'emploi des salariés de plus de 55 ans tous les 4 ans, lorsqu'un accord d'adaptation existe (à défaut, tous les 3 ans).
Réforme de l'apprentissage : un surcoût pour la formation
Si vous êtes habitués aux contrats d'alternance, vous avez sans doute remarqué un durcissement du financement. Une contribution de 750 € est désormais due par l'employeur pour chaque contrat visant un Bac+3 ou plus, ce qui concerne la majorité des licences et masters.
Les aides à l'embauche sont désormais calculées au prorata des jours travaillés et leur versement est décalé (début des paiements en mars 2026 pour les contrats signés en novembre 2025.
Fiscalité sociale et digitalisation : les points de vigilance
Le PLFSS 2026 (en l'absence de saisine du Conseil Constitutionnel) introduit des mesures pesant sur la flexibilité des effectifs :
Rupture conventionnelle : le coût pour l’employeur grimpe, avec une contribution patronale passant de 30 % à 40 %. Un frein potentiel pour les restructurations d’agences ou de services de promotion.
Facturation électronique : dès le 1er septembre 2026, toutes les entreprises immobilières devront être prêtes à recevoir des factures dématérialisées. Les plus grandes devront également les émettre.
Compte AT/MP : L'adhésion au téléservice devient impérative sous peine d'une sur-cotisation de 5 % pour les accidents du travail.
En conclusion, l'année 2026 impose aux professionnels de l'immobilier une gestion RH plus transparente et plus coûteuse, tout en accélérant la transition numérique de leurs processus administratifs.