Bien’ici Pro / Actus Pro / Les projets de villes dystopiques des milliardaires : de l'utopie à la réalité
De The Line à Trojena, en passant par Bitcoin City, les projets défient les conventions pour offrir des visions futuristes uniques. De l'Arabie saoudite à la Californie, ces métropoles d'un nouveau genre, promettent une vie exclusive pour une élite fortunée. Découvrez avec Bien'ici ces cités novatrices qui dessinent un avenir singulier, entre utopie excitante et dystopie imminente.
Nichée dans le désert de l'Arizona, cette "ville intelligente" intégrera sur 10 000 hectares des innovations telles que la conduite autonome et des feux de circulation intelligents. Grâce à son emplacement, une partie de l'énergie de Belmont proviendra également de la lumière solaire.
Pour ce projet, Bill Gates, co-fondateur de Microsoft a vu grand, investissant plus de 80 millions de dollars via Cascade Investment LLC., l’un de ses fonds d’investissement. Prévue pour accueillir jusqu'à 180 000 résidents, Belmont occupera une superficie équivalente à celle de Paris et offrira bureaux, commerces, espaces verts, résidences et écoles, à l'instar d'une ville classique. L'objectif de Bill Gates est de créer une communauté novatrice pour répondre au défi de la surpopulation urbaine prévue d'ici 2050.
En 2022, le président salvadorien Nayib Bukele a dévoilé le projet ambitieux de Bitcoin City, une ville conçue pour évoquer une pièce de Bitcoin vue du ciel. Nichée sur le golfe de Fonseca, cette cité volcanique exploiterait l'énergie géothermique. Le financement envisagé repose sur une obligation de 10 milliards de dollars, divisée entre investissement dans Bitcoin et construction des infrastructures urbaines.
Cependant, malgré cette annonce, aucun plan concret n'a été enclenché au sein du ministère des Travaux Publics, suscitant des doutes quant à la viabilité du projet, certains le qualifiant même de simple coup de publicité. À ce jour, El Salvador demeure le seul pays à avoir adopté le Bitcoin comme monnaie légale, bien que son utilisation dans les échanges commerciaux demeure marginale.
Depuis 2019, Flannery Associates a investi plus de 800 millions de dollars pour acquérir 220 kilomètres carrés de terres agricoles dans le comté californien de Solano. Cette étendue, équivalente à la superficie de Paris, sera le site d'une future ville intelligente, proche de la Silicon Valley et alimentée par des fermes solaires.
Parmi les investisseurs de ce projet figurent des figures emblématiques telles que Reid Hoffmann, cofondateur de LinkedIn, Marc Andreessen et Chris Dixon, à la tête du fonds de capital-risque Andreessen Horowitz, ainsi que Patrick et John Collison, cofondateurs de Stripe. Laurene Powell Jobs, veuve de Steve Jobs, et Nat Friedman, ancien PDG de GitHub, font également partie des contributeurs majeurs à ce projet novateur.
Le cabinet MVRDV a imaginé Chengdu Sky Valley pour la compétition Future Science and Technology City, bien que sa concrétisation soit actuellement en suspens.
Ce projet urbain vise à préserver les communautés rurales traditionnelles de Linpan dans les vallées régionales. Les constructions nouvelles sont agencées sur les collines afin de préserver le paysage agricole tout en offrant aux résidents une diversité de modes de vie autonomes et respectueux de la nature, tout en accentuant la silhouette naturelle de la vallée.
Imaginez une structure monumentale, le Mukaab, un cube colossal de 400 mètres de haut et de large. Ce projet, dérivé du mot arabe signifiant "cube", prévoit des habitations, un centre commercial en spirale, un immense jardin, et un écran géant, similaire au dôme de Las Vegas, mais de taille bien plus imposante.
Prévu au cœur de la capitale saoudienne Ryad, ce complexe occuperait 19 kilomètres carrés, consommant 1,6 gigawatt par heure, l'équivalent de 68 000 foyers américains.
Bien que les concepts de villes flottantes se multiplient, Oceanix Busan se profile comme le premier projet concret. Réalisée par le Bjarke Ingels Group et SAMOO, cette cité suscite un fort engagement de la part de la ville portuaire de Busan qui s'est engagée à construire le tout premier prototype, livré à l'ONU en avril 2022.
Fabriquée en biorock, un matériau autonome et auto-réparateur, cette ville pourrait servir de modèle pour d'autres communautés côtières confrontées aux défis du réchauffement climatique et de la montée des eaux.
Dans le cadre de l'initiative Neom, Oxagon se profile comme un projet de ville portuaire flottante et un centre industriel axé sur les nouvelles technologies et les énergies renouvelables.
Prévue avec des fermes verticales et des plaques flottantes formant des canaux spectaculaires, cette structure repose sur une Intelligence Artificielle avancée qui collecte les données personnelles pour anticiper les besoins des résidents. La vidéo promotionnelle présente un lieu où les ambitions des entrepreneurs pourraient se réaliser sans entraves, une vision qui rappelle curieusement la satire cyberpunk d'une publicité futuriste.
Surnommée l'utopie texane d'Elon Musk, cette future ville implantée sur des terres agricoles près d'Austin, vise à héberger les employés des différentes entreprises du magnat de Tesla. En bordure des sièges sociaux de SpaceX et The Boring Company, elle propose 110 logements à moins de 800 dollars par mois. Cependant, les résidents devront déménager dans les 30 jours en cas de licenciement.
À noter que la conception de la ville a été dirigée par le rappeur Kanye West et Grimes, l'ancienne compagne du milliardaire.
En 2019, l'architecte italien Stefano Boeri a dévoilé Smart Forest City, une vision de ville intelligente près de Cancún. Cette métropole, prévue pour accueillir 7,5 millions de plantes, s'inspire de l'héritage maya de la région et de sa connexion à la nature. Les parcs, jardins privés, toits verts et façades végétalisées permettront à la nature de prospérer, réduisant l'empreinte carbone des bâtiments.
Bien que la collecte de données soit cruciale, Boeri insiste sur son utilisation pour le bénéfice des habitants et pour améliorer la gouvernance de la ville.
Telosa, imaginée par l'investisseur Marc Eric Lore, vise à créer une cité futuriste basée sur une forme revue du capitalisme, axée sur l'équité. Cette ville prévoit une tour emblématique nommée "Equitism Tower" pour symboliser ce nouveau modèle. Lore souhaite acquérir des terres arides pour les rendre fertiles, utilisant les bénéfices et taxes pour financer les services publics.
Cette approche, ressemblant à du socialisme dans un contexte néolibéral, nécessite 400 milliards de dollars et cherche toujours son futur site, envisageant les déserts de l'Utah, de l'Idaho, du Nevada, de l'Arizona et les Appalaches. Conçue par Bjarke Ingels Group, Telosa aspire à devenir un modèle mondial, privilégiant la mobilité douce et durable, alimentée par les énergies renouvelables et préservant les espaces verts tout en promouvant l'équitisme, un système économique où les citoyens sont impliqués dans la gestion des terres municipales.
Ce projet ambitieux vise une population de 5 millions d'habitants d'ici 2050.
Aussi connu sous le nom de projet NEOM, cette initiative vise à façonner le nord-ouest de l’Arabie saoudite, The Line étant son emblème.
Longue de 170 kilomètres, large de 200 mètres et haute de 500 mètres, cette cité linéaire se camoufle derrière des miroirs pour minimiser son impact sur le désert. Projetée comme intelligente et respectueuse de l'environnement, The Line ambitionne d'accueillir un million d'habitants et cinq millions de touristes, formant un écosystème clos autosuffisant.
Pourtant, derrière cette vision idyllique, se cachent des problèmes écologiques et sociaux, notamment la gestion des ressources et des données, remettant en question cette utopie qui risque de se transformer en dystopie. Construire une ville futuriste nécessite d'énormes investissements. Pour ériger The Line, l’Arabie saoudite prévoit d’investir entre 100 et 200 milliards de dollars. Arborant une enveloppe en miroirs et visant à éliminer les voitures pour réduire les émissions de carbone, la ville s'appuie sur un réseau de transports autonomes à grande vitesse. Les travaux de construction, déjà en cours, devraient être achevés d'ici 2030.
En Arabie saoudite, les pistes de ski ne sont pas légion, mais dans le nord, quelques chutes de neige occasionnelles permettent des activités comme la luge. C'est sur cette idée que NEOM promeut Trojena, sa station de ski du futur, perchée à 2 400 mètres d'altitude dans une région montagneuse.
Outre les pistes, ce complexe prévoit un immense lac artificiel, une ville ultramoderne dans une vallée encaissée, et un complexe polyvalent de sport, spectacles et conférences sous le lac, bien que les détails manquent dans la vidéo promotionnelle.
Destiné à accueillir les Jeux olympiques d'hiver en 2029, on s'imagine déjà les vedettes de la télé-réalité dévalant ces pentes enneigées, diffusant leurs exploits en direct sur Instagram.