Bien’ici Pro / Actus Pro / Le marché immobilier neuf en Bretagne : état des lieux
Même son de cloches à Quimper pour l'architecte Maxime Kervarrec qui confie à France Bleu et France 3 que les constructions neuves ne représentent plus que 30 % de son activité au profit de la rénovation.
Avec une baisse de -32 % de réservations de logements neufs sur le premier semestre 2024, le marché de l'immobilier neuf en Bretagne connaît, selon les données de l'association du Logement neuf en Bretagne, Oreal, quelques turbulences à l'instar de la situation nationale. Il apparaît que moins de 600 logements neufs ont été réservés sur cette première période de 2024.
Il est également à noter que ce sont quelque 1 100 logements neufs qui ont été retirés de la vente sur un an afin de pouvoir écouler les 6 600 appartements neufs encore disponibles sur l'ensemble de la région dont les délais de vente sont aujourd'hui d'environ 28 mois.
Selon le bailleur et promoteur immobilier breton, Néotoa, l'Ille et Vilaine a connue au premier semestre 2024 une baisse significative des transactions de l'ordre de 64 % pour les maisons neuves et de 57 % sur les appartements neufs par rapport à 2023 avec, paradoxalement une hausse de +5 % du prix pour appartements neufs qui s'établit maintenant à 4 740 €/m².
Toujours selon Néotoa, le constat est similaire dans les Côtes d'Armor avec là aussi un décrochage de -64 % pour les maisons neuves et de -17 % pour les appartements neufs. Le prix des appartements neufs a chuté de 6 % pour s'établir en moyenne à 4 070 €/m² tandis que pour les maisons neuves les prix ont augmenté de 9% pour se figer à 3 030€/m².
Adoptée en 1986, la Loi Littoral qui a vocation à préserver les espaces naturels côtiers sur l'ensemble du littoral français a un impact direct sur les programmes immobiliers neufs en Bretagne. Ainsi les terrains disponibles se font de plus en plus rares.
Tandis que la Bretagne a connue, depuis 2021 et la fin du confinement une augmentation très importante des demandes d'immobilier neuf, l'impact de la Loi Littoral s'est fait sentir notamment avec une flambée des prix de l'ordre de +40 % en deux ans. Cette flambée des prix de l'immobilier neuf qui n'a eu de cesse de pénaliser les primo accédants, à fortiori dans un contexte très inflationniste et avec des taux directeurs rendant l'accès au crédit extrêmement délicat voire impossible.
D'autre part, pour agrandir cette zone littorale protégée, il semblerait que l'on s'achemine vers une interdiction pure et simple de l'artificialisation des sols d'ici à 2050.
Les professionnels du bâtiment et de l'ensemble des différentes immobilières redoutent un fin d'année dramatique. Fin juillet déjà de nombreuses faillites d'entreprises ont été enregistrées dans les différents tribunaux de la région, à l'instar des Maisons Kervran laissant de nombreux propriétaires dans des situations inextricables.