Bien’ici Pro / Actus Pro / La FPI confirme que l'immobilier neuf fait toujours face à l'anémie de l'offre et la paralysie de la demande
Malgré une croissance du PIB qui se maintient à +0,5 % au T3 2025 (avec une prévision révisée à la hausse à +0,7 % pour l'année), l'incertitude politique nationale continue de nourrir l'attentisme des ménages. L'investissement des ménages (FBCF) ne se redresse pas, affichant une nouvelle contraction de -0,4 % au T3 2025, après une chute de -5,6 % en 2024.
Si l'inflation est contenue à +1 % et que les banques proposent des taux de crédit jugés attractifs (3,08 % pour le neuf au T3 2025), les ménages ne retrouvent pas le chemin de l'achat. Surtout, l'investissement locatif sombre, faute d'un dispositif de soutien pérenne succédant au Pinel. Les professionnels de l'immobilier neuf exigent désormais une triple condition : confiance des ménages, stabilité politique et cadre législatif incitatif.
Les chiffres de l'État indiquent un rebond des autorisations de logements depuis le T2 2025, qui s'accentue au T3 2025, avec une augmentation notable de +26,6 % par rapport à l'année précédente, dont +36,5 % pour les logements collectifs.
Cependant, ce rebond des autorisations ne se traduit absolument pas dans la capacité de l'offre à se renouveler. Les mises en chantier restent dramatiquement faibles, s'établissant à 30 332 au T3 2025, loin du volume trimestriel moyen de 50 000 observé entre 2015 et 2018. Ce décalage est exacerbé par le contexte préélectoral municipal, qui ne favorise pas de reprise durable des lancements commerciaux.
Les mises en vente du dernier trimestre s'écrasent, atteignant un niveau historiquement faible. Au T3 2025, seules 9 962 unités ont été lancées, contre une moyenne de 18 000 pour la même période entre 2019 et 2025. Clairement, la hausse des autorisations ne se retrouve pas dans les mises en vente.
Les réservations totales sur 3 mois ont encore baissé de -20,4 % au T3 2025 par rapport à l'année précédente, pour s'établir à 17 206 unités. Ce sont les ventes aux particuliers qui se contractent le plus fortement, en chute de -21,4 %.
L'effondrement est manifeste dans la catégorie des investisseurs particuliers. Sans successeur au dispositif Pinel, les investisseurs restent attentistes et le nombre de réservations est en recul de 55,3 % au T3 2025. De fait, les investisseurs ne représentent plus que 21 % des réservations au détail, tandis que les ventes aux propriétaires occupants, bien que stagnantes (-2,2 %), constituent désormais l'essentiel du marché.
Face à l'urgence de répondre aux besoins locatifs, la FPI insiste sur l'urgence absolue de créer un statut du bailleur privé.
"La crise de l'offre est structurelle : la correction se fait sur les volumes, non sur les prix.", d'après Pascal Boulanger, président de la FPI
La baisse simultanée des lancements et des ventes a pour effet pervers de stabiliser l'offre commerciale en volume, mais les délais d'écoulement (stock disponible au détail) demeurent excessivement élevés.
Au T3 2025, le délai national moyen atteint 22,0 mois. Confrontée à une offre anémique et une demande hésitante, la quasi-totalité des métropoles voit son délai s'allonger, témoignant d'un déséquilibre persistant entre l'offre et la demande. La FPI a partagé une carte mettant en évidence cette tendance, avec de nombreuses agglomérations affichant un délai supérieur à 12 mois.
Enfin, le prix moyen des logements collectifs neufs se stabilise au-dessus des 5 000 €/m² en moyenne nationale, masquant cependant d'importantes disparités locales. Cette absence de correction par les prix, malgré la crise des volumes, s'explique par la hausse persistante des coûts de production (réglementation, fiscalité, etc.).