Immobilier neuf : rebond des ventes au 2ème trimestre 2024

Bonne nouvelle : c'est la première fois sur les huit derniers trimestres consécutifs que les ventes repartent à la hausse. Doit-on pour autant y voir le signe précurseur d'une reprise de l'immobilier neuf ? Rien n'est moins sûr. En parallèle de cette timide reprise, 23 % des programmes de logements ont été retirés de la vente entraînant également dans leur sillage la disparition de 10% des 35 000 emplois de la promotion immobilière. Des chiffres pour le moins surprenant lorsque l'on estime (estimations de la Fondation Abbé Pierre) en parallèle, la pénurie de logements à caractère sociaux à prés de 1 million !

Bien que ce léger rebond soit de bonne augure, il ne doit pas faire oublier que sur an, les réservations de logements neufs ont été en net recul de l'ordre de -11,9 % par rapport à la même période en 2023, tandis que le nombre de logements neufs mis en vente a baissé, pour sa part, de 35,7 %.

Toujours selon les chiffres trimestriels du Ministère de de la Transition écologique et de la cohésion des territoires édités au mois d'août dernier, 46,7 % des ventes enregistrées au second trimestre 2024 ont été réalisées en zone A et A bis ( Paris et Île de France) qui concentrent à elles seules 41,2 % des programmes mis en vente. La zone B1 (autres agglomérations de plus de 250 000 habitants) qui représente, pour sa part, 38,7 % des biens mis en vente a concentrée 38,4 % des réservations.

Comme tous ces chiffres tendent à le démontrer, il reste encore des investisseurs sur le marché, mais la principale inquiétude est du côté des primo accédants qui assistent impuissants à la flambée des taux d'emprunt qui les éloigne tous les jours un peu plus de l'acquisition de leur résidence principale. L'inflation, conjuguée à la hausse du prix des matériaux (près de 20 % sur les deux dernières années) et à la remontée des taux directeurs ne font pas bon ménage.

Sur les 16 199 réservations immobilières enregistrées au second trimestre 2024, 15 435 d'entre elles concernaient des appartements neufs, soit une augmentation de +3,5 % sur le premier trimestre de 2024. Cette hausse concerne tous les types d'appartements (+5,7 % sur studios, +4,2 % sur les deux pièces, +2,6 % sur les trois pièces et +2,1 % sur les quatre pièces et plus).

En revanche, le délais d'écoulement des appartements neufs s'est allongé à 7 trimestres et treize semaines. Ce second trimestre 2024 aura également vu une baisse de -1 % du prix au m² qui s'établit maintenant en moyenne à 4 749 euros.

Pour ce qui est des maisons individuelles, les réservations au deuxième trimestre 2024, se sont établies à 764 maisons enregistrant une baisse 1,4 % sur le trimestre précédent pour 990 logements individuels mis en vente. En comparaison avec le second trimestre 2023, les réservations d'habitat individuel ont chuté de 25 %. Il est également à noter que le délais de vente des maisons individuelles neuves s'étire, au second trimestre 2024 à 11 trimestres de 10 semaines, soit un peu plus de 3 ans et demi. A contrario de ce qui se passe pour les appartements, le prix moyen des logements individuels neufs a connu, sur ce second trimestre 2024 une légère hausse de +0,7 % pour se stabiliser à 340 340 euros tandis que ce type de logements enregistrait une nette baisse au deuxième trimestre 2023 de l'ordre de 4,6 %

Comme nous l'avons évoqué plus haut, ce sont les zones dites tendues qui tirent leur épingle du jeu en matière de logements neufs. L'immobilier locatif dopé par des dispositifs incitatifs tels que la loi Pinel ou le statut de location de meublés (LMNP) séduit les investisseurs, tout comme d'autres avantages financiers tels que les frais notariés réduits, les exonérations de taxe foncière, la TVA à taux réduit, le prêt à taux zéro...

D'autre part, ces logements neufs répondent à toutes les obligations en matière de normes environnementale avec d'excellentes performances énergétiques, des innovations en tous genre, des architectures attractives...