Bien’ici Pro / Actus Pro / Élections européennes 2024 : les mesures proposées par les partis politiques français sur les questions de l’immobilier et du logement
Logement social, rénovation thermique, difficultés d’accès au crédit, tension du marché locatif, hausse des coûts de l’énergie, bulle immobilière… Les défis se présentant aux futurs députés européens sont nombreux.
À cet effet, Bien’ici vous propose une synthèse des mesures principales de chaque candidat français aux élections européennes 2024 (dans l’ordre alphabétique des têtes de liste).
La liste LFI de Manon Aubry entend aider les propriétaires des classes précaires à moyennes à la rénovation thermique de leurs biens tout en promettant un reste à charge de zéro. Les candidats du mouvement de gauche attendent aussi de la BCE une baisse des taux directeurs pour faciliter l’accès au crédit immobilier à tout ressortissant de l’Union Européenne.
Le parti de Jean-Luc Mélenchon promet de détendre le marché locatif sur le continent en promouvant un vaste projet d’offre de logement social. Le deuxième axe consiste à réguler de façon drastique les activités des plateformes types Airbnb.
La liste RN menée par Jordan Bardella s’adresse à travers ses propositions aux propriétaires. Elle compte en effet soutenir l'accès au logement en assouplissant les obligations européennes de rénovation énergétique des bâtiments (DPE).
Dans cette même idée, le parti de Marine Le Pen entend de surcroît s’opposer aux normes abusives concernant la réhabilitation des ensembles afin de libéraliser les projets de construction et rénovation à l’échelle de l’Europe.
La liste des Républicains menée par François-Xavier Bellamy remet en cause la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments (EPBD). Ils veulent accompagner les propriétaires de biens déclassifiés dans leurs obligations de rénovation énergétique par le biais de crédit d’impôt. Le but consiste aussi à encourager les acteurs économiques locaux et à soutenir le marché locatif.
Le parti de droite souhaite apporter le même soutien fiscal aux investisseurs dans le logement locatif et simplifier les baux de location pour leur éviter les situations de non-paiement. En outre, ils veulent créer un statut de bailleur privé en faveur de ces acteurs du logement.
Le projet porté par le mouvement de Raphaël Glucksmann (associé pour ces élections européennes au Parti Socialiste) prévoit un soutien conséquent aux territoires reculés et aux villes surpeuplées pour les accompagner dans la réhabilitation de leur parc immobilier. Des aides à l’endroit des ménages sont aussi prévues pour financer les travaux de rénovation énergétique de leurs biens.
Dans le même temps, la coalition de gauche repense l’accès au logement à l’échelle de l’Europe en promouvant l’idée d’habitats partagés pour les populations connaissant une précarité de logement parmi les retraités, les jeunes ou les sans-abris.
La liste menée par Valérie Hayer regroupe le parti fondé par Emmanuel Macron ainsi que les mouvements MoDem, Horizons, UDI et le Parti radical.
Rien ne figure dans le programme du parti présidentiel sur la thématique du logement et de l'immobilier. Néanmoins, plusieurs associations spécialisées dans le mal-logement et le sans-abrisme ont convié à un débat en mars les différents candidats à l’élection européenne. Ce collectif regroupe entre autres la Fondation Abbé Pierre, le Secours populaire et Médecins du monde. Était présente la députée du groupe Renaissance au parlement européen Sylvie Brunet.
Même si la liste du tout récent parti d’Éric Zemmour ne propose pas de volet logement au sein de son programme, elle entend s’opposer aux thématiques du Pacte Vert européen portant sur les performances énergétiques des bâtiments.
En outre, la tête de liste Marion Maréchal avance que le maintien de ces mesures peut conduire à l’échelle européenne à un risque d’exclusion de 7 millions de logements du marché de la location.
La liste du parti écologiste menée par Marie Toussaint, veut étendre le DALO à tous les États membres et rendre le logement social abordable à l’échelle européenne en menant un plan de construction et de réhabilitation énergétique conséquent du parc immobilier (62 milliards d’euros). Aussi, les Verts entendent dans le même temps stimuler l’emploi dans ce secteur.
Par ailleurs, Les Verts comptent par le biais de la sobriété collective agir sur l’obsolescence du parc immobilier et réhabiliter les logements vacants, avec pour but d’assurer une valeur pérenne au logement. Ils veulent aussi créer un fonds d’indemnisation pour soutenir les propriétaires victimes des événements climatiques.
Si tous les partis s’accordent pour proposer des mesures urgentes et massives pour le logement social à l’échelle européenne, chacun imagine aussi des dispositifs pour venir en aide aux propriétaires modestes, non moins épargnés par la crise et les changements climatiques.