Bien’ici Pro / Actus Pro / Comment se porte le marché de l’immobilier neuf en France au 1er semestre 2023 ?
Dans un communiqué de presse du 2 juin 2023, la FPI a fait état d’un marché du neuf qui "s’enfonce dans une crise durable". L’offre comme la demande accumulent les difficultés inextricables contre lesquelles le gouvernement ne semble pas décidé à prendre des décisions.
Le premier trimestre 2023 était marqué par une baisse de 25 % des mises en vente et de 40 % des ventes nettes au niveau national. Des chiffres en baisse qui reflètent aussi bien les difficultés des promoteurs à acquérir du foncier et à obtenir des permis de construire que celles des particuliers à obtenir des financements. D’autant plus que l’immobilier neuf voit les prix de vente croître (+5,9 % en France par rapport au T1 2022) pour résister aux changements macro-économiques et notamment l’inflation et l’envolée des coûts de construction.
Même les investisseurs particuliers se détournent de l’immobilier neuf. Ils ne représentent plus qu’un tiers des transactions aux particuliers (contre 50% auparavant). Ils sont pourtant moteurs dans le succès des programmes mixtes en se positionnant dès le lancement.
Pourtant, la FPI souhaite répondre à la demande de logement, au bien vivre des concitoyens et soutenir la phase de réindustrialisation souhaitée par le gouvernement. C’est la raison pour laquelle les promoteurs demandent des mesures fortes à l’Etat comme une pause normative, une TVA réduite sur les opérations de démolition-reconstruction, un statut de bailleur professionnel et le maintien d’un dispositif de défiscalisation de type Pinel.
"Le gouvernement doit prendre la mesure que certaines décisions prises alors que la demande était forte et soutenue s’avèrent, avec le retournement du marché, totalement contreproductives. Il est vital de revenir sur ces décisions pour éviter de s’enfoncer encore plus dans la crise : adaptation des critères du Haut conseil à la stabilité financière, retour au Pinel classique notamment."
Pascal Boulanger, président de la FPI France - 25 mai 2023
Les pouvoirs publics et les professionnels de l’immobilier partagent la volonté de redonner du pouvoir d’achat immobilier aux Français. Elisabeth Borne a ainsi annoncé un ensemble de mesures le 5 juin 2023. Parmi les recommandations émises par le Conseil National de la Refondation, peu d’idées ont cependant été retenues par le gouvernement.
Voici les mesures qui intéressent particulièrement les promoteurs :
- La prolongation du prêt à taux zéro : le dispositif est prolongé jusqu’en 2027 mais se recentre sur le financement des acquisitions de logement neuf uniquement en collectif et uniquement dans les zones tendues.
- La fin définitive des dispositifs fiscaux liés à l’investissement locatif : le dispositif Pinel – dans une forme réduite en 2023 et en 2024 – prendra fin au 31 décembre 2024. L’absence d’un dispositif de remplacement inquiète les promoteurs qui constatent déjà le découragement des investisseurs particuliers.
- Le rachat des lots invendus par la Caisse des dépôts et Action Logement : Elisabeth Borne a annoncé le rachat de 47 000 logements neufs non vendus dans le cadre du dispositif "Logement d’abord" qui vient en soutien aux personnes mal-logées.
Sur bienici.com, nous avons constaté une hausse du nombre de consultations des annonces de logements neufs en mai 2023 (+ 4,2 % par rapport à mai 2022). Le taux de transformation marque cependant le pas, signe que les acquéreurs prennent plus de temps pour se décider. En conséquence, la durée de diffusion des programmes sur notre portail s’allonge depuis le début de l’année.
Le ratio de contact par annonce observé en mai 2023 est au niveau bas observé en 2020.
Trois communes du Grand Paris – Saint-Denis, Saint-Ouen et l’Île-Saint-Denis – voient tourner les grues à plein régime actuellement afin d’achever la construction d’une trentaine de bâtiments qui accueilleront les 15 000 athlètes des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Le projet a été pensé pour minimiser les émissions de carbone de la construction, dans le respect des meilleures normes thermiques et avec des espaces publics généreux. Après les J.O., les bâtiments seront en effet destinés à 6 000 habitants et 6 000 salariés.
Le village est ainsi pensé comme une ville du XXIème siècle avec des établissements "classiques" comme des écoles, un gymnase, une caserne de pompiers mais également des cafés connectés et des fablabs. Sans oublier l’accessibilité avec 5 lignes de métro qui permettront de rejoindre ce nouveau quartier.